LE NOMADIC
1911, début marquant d'une longue carrière...
...puis Le Nomadic part pour un long voyage jusqu'à nous


1911, début marquant d'une longue carrière...

Chantiers Harland & Wolff, Belfast, 1911.
Alors que la construction des paquebots de la classe Olympic est lancée, on assiste, dans l'ombre, au lancement de deux tenders. Ces deux navires, le Nomadic et le Traffic, ont été conçus pour l'embarquement des passagers sur les paquebots de la White Star Line depuis Cherbourg.

En effet, Cherbourg possède alors un port splendide, protégé par une longue digue, mais ne dispose pas de possibilités d’accostage pour les grands navires. Les paquebots en escale doivent mouiller en rade, tandis que les passagers et le courrier sont transbordés à bord de tenders depuis la gare maritime à terre.
 
 
 
 
Nomadic et Traffic furent achevés à temps pour servir l’Olympic lors de son escale à Cherbourg pendant sa traversée inaugurale en 1911.
 
 

Mercredi 10 avril 1912.
De nombreux passagers du Titanic embarquant à Cherbourg se pressaient sur les quais de la White Star Line. Sans aucune exception, les 142 passagers de première classe, 30 de seconde et 102 de troisième, étaient arrivés par le train transatlantique. Ce train, qui mettait un peu plus de six heures pour effectuer le voyage depuis Paris, avait quitté la gare Saint-Lazare à 9h40.


Les deux tenders de la White Star à Cherbourg emmenaient les passagers de la gare maritime au Titanic, mouillé sur rade. Le Nomadic (à gauche) emmena les passagers de 1ère et de 2ème classe alors que le Traffic embarqua les passagers de 3ème classe et le courrier.

A 17h30, ceux qui n’étaient pas encore à bord des tenders furent priés d’embarquer. Sur le Nomadic, moins du cinquième de l’espace disponible était occupé par les 172 passagers de première et de seconde, avec leurs bagages, alors que le courrier et les 102 passagers de troisième classe n’occupaient que le quart de la place sur le Traffic.
 
 

Il y avait encore du soleil en cette fin d’après-midi quand le Titanic approcha de Cherbourg. Alors que le Titanic avançait lentement et avec précaution par la passe d’entrée de la digue, il se réfléchissait de toute sa hauteur et de toute sa longueur sur l’eau calme de la rade. Il était 18h30 lorsqu’il mouilla.
Les deux tenders s’affairèrent en direction du flanc immense du navire.
 
 
Le Nomadic aux abords du Titanic - tiré d'une peinture de Ken Marschall

En moins de 90 minutes, le Titanic était prêt à appareiller. Pour la seconde fois ce jour-là, la voix puissante du navire se fit entendre. A trois reprises, les sifflets à trois tons, graves, résonnèrent dans les collines peu élevées entourant Cherbourg, annonçant à tous que le géant était maintenant prêt à partir.
A 20 heures, après le départ des tenders vers la terre, le treuil puissant se mit à vrombir et à souffler en remontant la chaîne et son ancre ruisselante. Dix minutes après, tout à poste, le paquebot, en s’aidant de ses hélices extérieures, accomplit un virage serré et se mit en route. A travers la grande rade et laissant loin derrière lui les lumières clignotantes de la ville, le Titanic s’élança sur la mer libre.

Le Titanic et le Nomadic venaient de se croiser pour la première et dernière fois...
 
 


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