Le samedi 2 et dimanche 3 juin 2001
BRUNO MASI |
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Les pèlerins visitent
les lieux du tournage à Montmartre.
A droite le Sacré-Coeur, à gauche l'épicerie
Amélie Poulain habite un appartement coquet
au-dessus d'une épicerie et travaille comme serveuse dans un café,
à deux pas. Depuis la sortie du film, des dizaines de passionnés
arpentent quotidiennement les ruelles escarpées de Montmartre (Paris
XVIIIe) à la recherche des lieux du tournage. Au numéro 24
de la rue des Trois-Frères, croisant avec la rue Androuet et le
passage des Abbesses, l'épicerie fine Au Marché de la Butte,
fruits-légumes-crèmerie, ressemble trait pour trait à
l'officine tenue par le patron un brin beauf monsieur Collignon (Urbain
Cancelier) et son employé esclave Lucien (Jamel Debbouze). Au-dessus,
la pancarte «Maison Collignon fondée en 1956» a été
conservée en souvenir. En réalité, l'épicier
est monsieur Ali, mais pour beaucoup c'est : «Collignon tête
de gnon, raconte Rachid, le commis. Où alors des gens passent et
crient : "Jamel t'es où ?"»
A l'intérieur, des olives, des bouteilles et des paquets de
gâteaux. Le magasin est plus grand que dans le film, et un drap a
été tendu à moitié durant les douze jours du
tournage. Même si l'épopée est finie, l'épicier
Ali se dit «encore dedans. Je suis plus souvent avec les curieux
et les journalistes que dans mes cageots. Difficile de chiffrer le nombre
de pèlerins qui viennent, mais il y a du monde qui entre. Pour autant,
ils n'achètent pas plus...». Derrière la caisse, les
articles de presse découpés, sous une affiche du film et
des photos du tournage prises par les voisins.
Georgette la buraliste. Non loin de ces étals de courgettes
descend la rue Lepic, s'ouvrant sur la poissonnerie Pépone. Plus
bas, le café-tabac des 2-Moulins, buffet chaud et froid: un fin
néon jaune surligne le plafond et des tables en Formica sont alignées
à côté du flipper. La vitre où Amélie
écrit tous les jours le menu a été retirée.
L'ensemble est moins glamour, mais on reconnaît l'entrée des
toilettes, sans l'éclairage rose, où dans la fiction le jaloux
(Dominique Pinon) et Georgette, la buraliste hypocondriaque (Isabelle Nanty),
font plus ample connaissance. Le patron, M. Labbé, affirme que tout
le reste «est à l'identique. Les gens sont heureux de voir
l'endroit où travaille l'héroïne. C'est fait très
sobrement, avec beaucoup de pudeur. Le sourire surtout, comme s'ils gardaient
le bonheur ressenti pendant la projection».
Les habitués sont contents, comme les cinq employés,
dont l'un est fan de tatouages : «Ça fait connaître
le quartier. C'est une histoire très positive. L'affluence va peut-être
diminuer avec le temps, mais on garde contact avec l'équipe. La
comédienne passe souvent ici, elle est dans la vie comme dans le
film.» ¤